Plusieurs séries US ont une version UK et inversement, House of Cards par exemple. On en parle ce mois-ci. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Plusieurs séries US ont une version UK et inversement, House of Cards par exemple comme l’indique la bannière, version UK en 1990 et US en 2013. Et d’autres séries représentées sur le site dont nous allons t’exposer quelques différences entre les versions.
- Shameless UK (2004) - US (2011) par lachieuse
Dans la première saison de la version US, il y a très peu de différences entre les deux séries, l'intro de la famille du premier épisode est presque exactement la même. Les séries se sont différenciées par la suite. Dans la version UK, on ne voit presque plus la famille Gallagher mais plus les voisins au bout de quelques saisons alors que dans la version US, on reste concentré sur cette famille (qui fait toute l'histoire de Shameless).
Mais l'une des grosses différences entre les deux séries ce sont la qualité de ses acteurs et la réalisation, les acteurs américains sont bien meilleurs pour la plupart que leurs homologues anglais, William H. Macy nous fait presque apprécier Frank à certains moments de par la qualité de son jeu.
Mais comme la version UK était la première, la version US a appris de ces erreurs et je pense que grâce à cela, elle est une bien meilleure série.
N'hésitez pas à venir voir le dossier sur la version UK sur le quartier :)
- Skins UK (2007) - US (2011) par pretty31
Pour ceux qui ne connaissent pas le genre de la série ; Skins, dans l’argot anglais, ce sont les deux feuilles de papier à cigarette que l’on colle pour se rouler un joint.
Voici quelques différences entre les deux versions : Le très célèbre "Fuck" de Skins remplacé par des *bip* dans la version US. La nudité n'est clairement pas une gêne chez les anglais, on sent bien le puritanisme américain dans la version US, idem pour les scènes de sexe. Skins UK c'était avant tout du trash avec un dialogue bien travaillé.
De par les origines des membres qui composent le groupe d'amis, la série UK reflète aussi des questions qui se posaient à la même époque à Bristol et plus largement en Angleterre, tout comme l'approche de la religion (en particulier avec le personnage d'Anwar). Elle est écrite pour et par des ados ! C'est ce qui l'a rendu si populaire et nous a fait nous reconnaître en chacun des personnages, bien loin des clichés que l'on peut voir dans certains séries US, où du moins avec un mode de vie plus européen peut être :)
La version US va chercher plus loin dans le drama, elle remplace le personnage gay (Maxxie) par une jeune fille bisexuelle qui se cherche et qui, après avoir flirté avec des filles, fini avec le leader du groupe.
- Being Human UK (2008) - US (2011) par Maelysmiss
Tout d’abord, petit rappel du synopsis... Being Human c'est l'histoire de Sally, Josh et Aiden. Aiden est un vampire, Josh un loup garou et Sally un fantôme, du moins au départ de la série. Ils vivent sous le même toit.
Au fil des 4 saisons, Aiden est torturé par son clan, par son appartenance aux vampires, sa soif de sang également. Il essaye de rester "clean" un peu comme un drogué pourrait le faire alors qu'il est entouré par des gens pas très fréquentables.
Josh apporte le côté drôle, maladroit. Il est infirmier comme Aiden et il essaye d'accepter son état de loup garou une fois par mois. Il a du mal à assumer son statut, il a du mal à naviguer entre humanité et devenir une bête féroce, à mille lieues de celui qu'il est.
Sally est touchante, attachante, elle ne peut être touchée et est vue que par des êtres surnaturels. Elle est bloquée dans la maison, maison où elle a sauvagement été tuée par son fiancé. Elle passe par différents états durant les saisons, fantôme, humaine, sorcière.
Remake de la série UK, la version US corrige les imperfections de son aînée. Il y a peu de différences sur le fond, la base est la même avec des acteurs qui se ressemblent plus ou moins. La version britannique compte 5 saisons tandis que la version américaine n’en compte que 4.
- Queer As Folk UK (1999) - US (2000) par Cinto
Proches par le titre qui a été conservé pour la version US, proches parce que l’une comme l’autre a définitivement changé la représentation des homosexuels à la télévision, autant dire auprès du grand public.
Différentes, par la narration du thème et sa façon de l’aborder, et bien sûr par leur longueur ; quand la série UK a 10 épisodes, la série US présente 83 épisodes sur 5 saisons.
La série anglaise est une satire sociale âpre d’une Angleterre morose qui sort juste de l’époque Thatcher ; le héros Stuart est un provocateur cynique, cinglant qui flirte constamment avec les limites de la société, y compris en séduisant Nathan, un adolescent de 15 ans ; il assume les risques avec une désinvolture de dandy.
Brian est le miroir américain de Stuart. Il n’a que peu de points communs avec son modèle.
Son amoralité est très surfaite, il n’est ni vraiment misanthrope, ni sincèrement méprisant ; il peut même se révéler bon et généreux, bien que sa capacité d’amour ait été fusillée dès l’enfance. Au final, il est un « bon fils », un bon « meilleur ami » ; il ne va jamais jusqu’au bout des transgressions morales ; ses incartades sont toujours rattrapées en fin de course.
Sa réussite est une longue lutte : il a travaillé dur pour devenir ce qu’il est, son personnage est l’incarnation de sa volonté. La désinvolture et la provocation masquent cette détermination épuisante d’être le premier, ses sarcasmes planquent sa sensibilité. Brian comme Stuart existe à la lisière des limites permises par la société.
Pour le public américain, la réussite de Brian est acceptable, Brian est acceptable tout court, alors que Stuart n’a rien d’acceptable, Pour respecter une morale puritaine qui existe encore bel et bien, Brian ne va jamais jusqu’au bout de ses ombres.
Brian a une bonne raison pour être aussi ambigu face au bien et au mal : dès les premiers épisodes, il est confronté à une passion romantique et sombre pour Justin. D’ailleurs, on remarquera que Justin a 17 ans et non les 15 ans dérangeants de Nathan.
Au contraire de Nathan qui représente l’attraction superficielle d’un jeune gay pour son modèle et mentor, Stuart, l’attraction de Brian pour Justin est essentiellement et absolument romantique.
C’est par ce biais que les deux séries divergent pour ne plus jamais se croiser.
En conclusion, le modèle britannique adore la transgression, le modèle américain admet qu’il vise un large public, ce qui le rend plus souple.
Reste que les créateurs américains CowLip ont réussi à créer une esthétique, une thématique pour chaque saison, voire pour chaque épisode, avec un soin dans les couleurs, une inventivité dans la narration, le choix des musiques et dans la manière de filmer. Un couple gay comme Brian et Justin, ayant une vie sexuelle active, pourrait avoir une vie assommante de banalité si les repreneurs créateurs ne les avaient pas magnifiés.
Même si je regarde avec bonheur ces deux séries, Brian et Justin restent de loin les personnages que je préfère pour leurs aspects intemporels et contemporains mêlés.
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Merci à Maelysmiss, pretty31, lachieuse et cinto
